mercredi 14 août 2013

Schubert : intégrale Badura-Skoda (9 CD) à 19€ !



Reparues il y a peu en coffret intégral, les sonates pour piano de Schubert par Paul-Badura-Skoda, sur instruments d'époque (Arcana, 9 CD), sont disponibles directement sur le site de l'éditeur Outhere pour 19 € (au lieu de 35 €) avec livraison gratuite dans le monde entier !



Cette intégrale souvent injustement ignorée par de prétendus spécialistes est non seulement loin de la réputation que lui font certains, mais encore tout à fait admirable. Le choix des instruments (ceux de Badura-Skoda, préparés par lui-même) étonne parfois (surtout pour les plus anciens, comme un Schöfftos des années 1810 qui fera frémir les oreilles les moins aventureuses), mais convainc généralement par la fabuleuse palette de couleurs déployée sur ces claviers. Quant au jeu de Badura-Skoda, malencontreusement critiqué comme un faible technicien, ce qui ne ressort absolument pas de l'écoute de ce coffret, il témoigne au contraire d'une élégance toute viennoise et d'une compréhension très fine et intellectualisée du discours schubertien. 

En d'autres termes, si l'on ne peut espérer, sur de tels instruments, une pureté pianistique digne de Michelangeli ou Lupu ; si Badura-Skoda n'offre ni ne recherche une profondeur discursive digne de Yudina ; du moins présente-t-il une vision extrêmement fidèle, élégante bien souvent touchante de Schubert, qui se chercherait plutôt une parenté du côté de Schnabel, voire de son maître Edwin Fischer. Bien évidemment, les dernières sonates connaissent des interprétations plus inoubliables (y compris au pianoforte avec Andreas Staier, bien que celui-ci ait aussi échoué à totalement convaincre dans sa récente D.894 ou l'on peut aisément préférer le classicisme un peu moins apprêté de Badura-Skoda). Il ne faudrait pas pour autant oublier la force de conviction qui émane du cycle dans son ensemble, et la grande réussite que constituent la plupart des sonates, y compris au regard de la plus prestigieuse concurrence (dans la sonate Reliquie D. 840 par exemple, dans la D. 850). 

Enfin, les intégrales sont assez rares et généralement mauvaises pour que celle-ci se révèle indispensable, et aucun Kempff ou Dalberto ne peuvent résister face à la fraîcheur et à la qualité rhétorique dont fait preuve Badura-Skoda, et que l'on retrouve aussi dans ses enregistrements plus récents.