
C'est l'un de ses meilleurs disques, mais étrangement pas son plus connu. L'enregistrement par
Martha Argerich de la
Fantaisie op. 17 et des Fantasiestücke op. 12 de Robert Schumann mérite d'être considéré comme un très grand disque. Moins de 10 € et même 3,49 € sur Marketplace (+ 2,49 € de frais de port).

Et pour trois euros et quelques de plus, on trouve
le même enregistrement sur ce double CD
: un fabuleux couplage avec le meilleur concerto n° 2 de Beethoven et de splendides sonates pour violon et piano de Franck et de Debussy, par Ivry Gitlis
Bien sûr, il existe de nombreuses versions à connaître de l'op. 17 de Schumann. J'aurais par exemple pu recommander
la version quasi-définitive de Sergio Fiorentino
, mais on dépassait de quelques centimes la limite de 10 € (et
le coffret Piano Classics est plus avantageux
).
On l'admire dans Chopin, dans Debussy, dans la musique de chambre avec Thibaud, Casals. On oublie parfois qu'
Alfred Cortot fut l'un des plus grands interprètes de
César Franck. Ses enregistrements d'avant-guerre du
Prélude, Choral et Fugue et du Prélude, Aria et Finale
méritent de figurer parmi les choses les plus essentielles de son legs discographique. Et comme c'est réédité chez Naxos, c'est disponible à moins de 7€.
Si l'on veut investir sagement, on se tournera cependant vers
l'édition intégrale à paraître chez EMI (40 CD, précommande à 53,99 €)
où l'on retrouvera tout Cortot, y compris Franck.
Edwin Fischer est un monstre sacré injustement oublié, et parmi les pans du patrimoine discographique les plus mal réédités par la maison EMI (mais avec les coffrets édités ces dernières années il est permis d'espérer). Heureusement quelques labels lui rendent justice, notamment Archipel :
le CD réunissant les sonates 8 (Pathétique), 15 (Pastorale) et 21 (Waldstein) de Ludwig van Beethoven
rappelle, grâce à ces enregistrements de concerts irremplaçables, effectués entre 1952 et 1954, combien le pianiste allemand fut grand dans celles des sonates parmi les 32 qu'il joua. Moins de 10 € sur Amazon.co.uk (et
certaines choses se téléchargent gratuitement sur Musique ouverte, avec en plus un op. 111 inédit en CD).
Parler d'Edwin incite naturellement à évoquer son homonyme
Annie Fischer, également grande beethovénienne (et schumanienne), hélas ses enregistrements Hungaroton sont un peu onéreux, et les splendides concerts réédités par BBC Legends sont aussi à plus de 10 €, quand ils ne sont pas épuisés.

Voilà encore un pianiste dont la réputation reste étrangement médiocrement répandue chez le grand public pianophile, alors même qu'il connut la gloire et qu'il est largement édité. Malgré tout, les labels assurent qu'
Emil Gilels n'est pas assez vendeur... Il serait donc absurde de se priver de ce qui a été réédité récemment, à commencer par
la sonate de Franz Liszt couplée à l'incomparable D. 850 de Franz Schubert
originellement enregistrées pour RCA Victor, et qu'on trouve autour de 4 € sur Marketplace. Le toucher le plus pur de l'histoire du piano, cristallin, une recherche infaillible du style et de l'équilibre, une capacité à polir le discours sans jamais l'affadir : difficile de décrire Gilels, d'autant qu'il fut incomparable au point d'être l'un des rares pianistes immédiatement identifiables à l'écoute.
Et pour quelques euros de plus, on retrouve ces deux sonates dans un
coffret 4 CD Sony Masters
parmi les plus essentiels.

À parler de toucher cristallin, de style infaillible, on en vient naturellement à
Arturo Benedetti Michelangeli. Certains en viennent à le trouver froid (dans Chopin ou Debussy, par exemple, où il demeure incontournable), mais s'il est bien un répertoire où il ne se conteste pas, c'est
Johannes Brahms. Le CD juxtaposant ses
Ballades op. 10 avec la sonate D. 537 de Schubert et l'op. 7 de Beethoven 
est l'un de ses plus recommandables, à 5,70 € sur Marketplace.
À moins de 10 € également (et une bouchée de pain d'occasion), ses
Préludes de Chopin
sont simplement un très grand disque.

Un top 10 de piano sans
Frédéric Chopin serait bien étrange. Alors il fallait trouver un disque exceptionnel, un disque rare, de ceux dont on se dit qu'ils n'ont pas d'équivalent, pas de concurrent, qu'ils demeurent année après année parmi ceux dont la découverte demeure un choc. C'est ce que peut, ce que doit inspirer
Benno Moiseiwitsch, et tout particulièrement, parmi la série rééditée par Naxos (à moins de 7 € pièce)
le CD réunissant les 24 Préludes op. 28 et les 4 Ballades. Sa place était ici toute trouvée, aucun doute à ce sujet...
Sviatoslav Richter, évidemment, fait figure d'incontournable et ne peut être absent de cette sélection. Mais par où commencer ? Chance : les enregistrements de concert tchèques édités par Praga sont en cours de réédition dans une nouvelle série d'une superbe qualité technique et éditoriale. Les superbes enregistrements par Richter des
Ballades de Chopin
, ou de la
sonate D. 960 de Schubert
, font partie des incontournables, mais j'ai ici choisi d'autres versions (Moiseiwitsch, Yudina). Tournons-nous alors vers
Beethoven : le
disque incluant les sonates op. 90, 101 et (surtout ?) l'op. 106
est un indispensable. Merci à Praga qui offre cette nouvelle série (au moins pour les premières semaines) à 9,58 € le SACD...

Cela commence à faire beaucoup de Beethoven pour une sélection restreinte : promis, je m'arrêterai là. Mais comment négliger
Rudolf Serkin dans ce qu'il fit à mon sens de meilleur ?
Ses concertos 3 & 5 et les trois sonates-tubes
sont en double-cd à moins de 7 € chez Sony (même s'il n'a peut-être jamais été plus grand que dans la Waldstein). Indispensable (même si votre choix pourra avantageusement se tourner vers
presque tous ses enregistrements Beethoven en 11 CD
, désormais disponibles à moins de 20 €).

Impossible de ne pas citer l'immense
Elisso Virsaladze, malgré la difficulté à trouver ses albums à bas prix. Tous enregistrés en concert, ils témoignent d'une technique à toute épreuve en même temps que d'une maîtrise des partitions impressionnante. Le CD consacré à
Liszt et Chostakovitch
, et incluant notamment les 24 Préludes op. 34 de ce dernier, sera un bon début, à moins de 10 € sur Amazon.co.uk. Avant d'attaquer
Schumann
,
Schubert
,
Mozart et Prokofiev
pour une quinzaine d'euros par CD.

Pour couvrir l'alphabet (à une lettre près !),
Maria Yudina est un bon pendant à Martha Argerich. Plutôt que
Bach
, que
Beethoven
(encore !) ou que
les Russes
, la priorité des priorités est à mon avis
sa sonate D. 860 de Franz Schubert
(9,99 € sur Amazon.fr). Rien ne se compare à ce genre d'enregistrement, d'une force, d'une expressivité, d'une invention qui laissent pantois. Dernier dans l'ordre alphabétique, mais peut-être le premier en ce qui me concerne...
Bien sûr s'arrêter à 10 est limitatif. Bashkirov, Berman, Cherkassky, A. Fischer, François, Grinberg, Hofmann, Horowitz, Horszowski, Lupu, Neuhaus, Nikolaïeva, Oborine, Pollini, Ranki, Schnabel, Sofronitzki, et d'autres encore méritent d'être cités, écoutés, collectionnés, réédités... Cela permettra peut-être d'y revenir un de ces jours.