dimanche 22 septembre 2013

10 joyaux à restituer (4) Mahler, Symphonie n° 2 (Klemperer, Munich 1965)




Demandez la réédition de ce disque directement à EMI/Warner sur Twitter :
Ask EMI/Warner
for a new release directly on Twitter :


Vis-à-vis de Mahler, Otto Klemperer est au disque à la fois l'un des incontournables chefs de la première génération, et l'un des interprètes les plus contestés, notamment à travers ses enregistrements des symphonies n° 7 et n° 9, aux options extrêmes (de lenteur particulièrement) et gâchés par un orchestre à la mise en place souvent hasardeuse. L'enregistrement studio de la symphonie n° 2 (1961-1962), avec Elisabeth Schwarzkopf et Hilde Rössl-Majdan, est en revanche plus consensuel, ainsi que celui du Lied von der Erde (1964-1966) avec Christa Ludwig et Fritz Wunderlich.


Mais supérieur encore à la version studio, supérieur également à la mythique version amstellodamoise avec Jo Vincent et Kathleen Ferrier (1951), Otto Klemperer a laissé un enregistrement de concert de la symphonie n° 2, sorti de ses archives par EMI en 1998 et malheureusement non réédité depuis, et absent de la récente édition Klemperer comme du coffret Mahler/Klemperer édité il y a deux ans.

Car ici il n'y a plus de question, plus de débat, plus de doute. Il n'y a qu'une lecture enflammée, tendue à l'extrême, saisissante de vigueur et de précision, un orchestre de la radio bavaroise conscient de participer à un moment musical unique, des chœurs d'une ferveur extraordinaire... Et une Janet Baker inoubliable dans un Urlicht à la fois pudique et poignant, sans équivalent dans la discographie.



La discographie de la seconde symphonie de Mahler ne manque pas de bonnes versions, dont celles toutes superbes de Bruno Walter (un peu froid peut-être...), de Zubin Mehta (légèrement clinquant tout de même...), de Klaus Tennstedt (toujours préférable en concert), ou encore plus récemment de Vladimir Jurowski (qu'on préférera à un Claudio Abbado qui à Lucerne se révèle désespérément formel). Pourtant, Klemperer dans ce concert bavarois dépasse tout ce que proposent ses illustres collègues. Il établit à proprement parler une référence... malheureusement épuisée et indisponible à un prix acceptable.

Warner a dû récupérer avec le reste du catalogue EMI cet enregistrement-ci. Y aura-t-on la bonne idée de le rendre à nouveau disponible ?