dimanche 9 janvier 2011

Beethoven : une intégrale idéale sur Marketplace (2)

Suite et fin de cette aventure, à la recherche du meilleur rapport qualité/prix dans les versions isolées des symphonies de Beethoven. Après un premier volet consacré aux cinq premières symphonies, il reste un budget de 22,07 € pour les quatre dernières pour ne pas dépasser les 50 € au total...



Symphonie n° 6 (avec la n° 4), Columbia Symphony Orchestra, Bruno Walter : 5,13 €

Certes, la version de Karl Böhm avec le Philharmonique de Vienne aura toujours ses indéfectibles adeptes. Pourtant, Walter a fait au moins aussi bien avec « son » orchestre Columbia, mais l'Europe n'a vraiment pu le savoir qu'à l'ère du CD et dans la si belle Walter Edition. Quoi qu'il en soit, avec deux tels sommets discographiques, la palme revient au plus économique...



Symphonies n° 5 et n° 7, Orchestre Philharmonique de Vienne, Carlos Kleiber : 3,49 €

Voilà qui devrait aider à tenir le budget, puisqu'il nous reste environ 15 euros : la septième par Kleiber est tout aussi belle que la cinquième avec laquelle elle est couplée, plus soignée même peut-être (malgré le choix inexplicable des pizzicati dans la dernière mesure du second mouvement). Et pour ceux qui voudraient autre chose, signalons encore une fois la version Reiner également couplée avec la cinquième, et Bernstein - New York, absolument indémodable.


Symphonie n° 8 (avec la n° 7), Riccardo Muti, The Philadelphia Orchestra : 3,67 €

Un peu comme pour les deux premières symphonies, ou la quatrième, trouver une huitième vraiment satisfaisante, qui ne soit pas survolée comme un interlude, est difficile. Certaines versions sont pourtant inoubliables, comme celle-ci, dynamique et lyrique, extraite de l'intégrale enregistrée par Muti avec l'orchestre de Philadelphie, cycle injustement oublié des éditeurs. Plus classique, et pour quelques centimes de plus, l'enregistrement de Szell avec Cleveland est également très soigné, et couplé avec une Héroïque d'anthologie.


Symphonie n° 9, Irmgard Seefried, Maureen Forrester, Ernst Haefliger, et Dietrich Fischer-Dieskau, Ferenc Fricsay, Orchestre Philharmonique de Berlin : 9,75 €

Symphonie n° 9, Gundula Janowitz, Hilde Rossel-Majdan, Waldemar Kmentt, Walter Berry, Herbert von Karajan, Orchestre Philharmonique de Berlin : 5,99 €

Il nous reste donc 9,34 € pour boucler ce cycle. Ce qui n'est pas trop pour cette ultime étape. Car pour chercher l'économique à tout prix, on aurait pu se tourner vers Szell - Cleveland, comme d'habitude soigné et direct. Ou vers Karl Böhm, et son plateau vocal sans équivalent (Jessye Norman, Brigitte Fassbaender, Placido Domingo, Walter Berry). Mais pour cette symphonie, deux autres versions s'imposent pourtant. La première respecte à peu près notre limite budgétaire, c'est celle de Karajan et son Philharmonique de Berlin dans le meilleur enregistrement de sa meilleure intégrale (sur quatre !), en 1963. Mais une autre version s'impose aussi dès lors qu'on l'a entendue : Fricsay, en 1958, dirigeait le même Philharmonique de Berlin dans son premier enregistrement stéréo, avec un plateau exceptionnel. Alors, pour ça, on peut bien se permettre un dépassement de deux ou trois euros...



Post-Scriptum : et du côté des intégrales ?

J'espère que ce petit jeu vous a plu. Difficile, finalement, malgré les offres de Marketplace, de tenir le pari d'une intégrale beethovénienne dépareillée et excellente sans dépasser (trop) une limite de 50 €. Sur ce, je vous souhaite une bonne chasse aux trésors beethovéniens. Et pour ceux qui seraient à la recherche d'une véritable intégrale, à la fois économique et de qualité (que ce soit pour une découverte ou pour compléter une discothèque déjà fournie), quelques conseils s'imposent.

Celle d'André Cluytens avec le Philharmonique de Berlin (13,70 € sur Markeplace) est un vrai classique, équilibré, lumineux, qu'affectionnent beaucoup de mélomanes (mais qui peut manquer d'engagement par moments). La première intégrale de Karajan avec Berlin (environ 20 € sur Marketplace) est peut-être la plus homogène qui existe, et l'un des sommets des premières années berlinoises de l'autrichien, avant que l'association ne devienne un phénomène commercial pas toujours de bon goût. Enfin, du côté des versions plus récentes et « dégraissées » de la tradition romantique, celle de David Zinman et de l'orchestre de Zurich (15,87 € sur Marketplace) est probablement la plus séduisante, grâce à ses qualités de lisibilité autant que de musicalité sans faille, toujours dynamique mais jamais aride.