Les symphonies de Beethoven sont certainement le cycle orchestral le plus enregistré et, en tout cas, disponible dans les versions les plus nombreuses. Le mélomane accumule donc les intégrales, et se trouve pourtant toujours frustré. Karajan réussit mieux les symphonies impaires, Walter les symphonies paires, Böhm ne satisfait pas toujours, Bernstein manque sa cinquième, Harnoncourt séduit autant qu'il divise... Bons-plans-classique se livre donc à un petit jeu : partir sur Marketplace à la chasse à l'intégrale idéale, ou du moins essayer de s'en approcher, en additionnant des versions isolées. Une règle budgétaire tout de même, un peu arbitraire : ne pas dépasser les 50 € au total (soit 5,55 € en moyenne par symphonie, envoi compris).
Cette première partie est consacrée aux symphonies n° 1 à 5. Parmi elles, deux monuments beethovéniens, mais aussi deux premières symphonies injustement méconnues, et le bijou que constitue la quatrième. Évidemment, ce jeu est surtout un prétexte pour citer quelques perles beethovéniennes accessibles à prix réduit en ce moment. En somme, faites votre marché à votre guise, tout cela n'est qu'un jeu et une accumulation de propositions.
Symphonies n° 1 et n° 2, Orchestre de la Tonhalle de Zurich, David Zinman : 5,95 €
Les deux premières symphonies, à tort considérées comme des œuvres de jeunesse (la première est contemporaine des quatuors op. 18 et de la sonate « Pathétique »), sont finalement peut-être les plus mal servies de la discographie. Heureusement, dans ces œuvres dynamiques et brillantes, l'interprétation de David Zinman et de la Tonhalle de Zurich fait merveille : la texture orchestrale débarrassée de toute lourdeur est tournée vers les contrastes dynamiques, et un soin du détail extrême.
Symphonie n° 3, Leonard Bernstein, New York Philharmonic : 4,81 €
La troisième symphonie « Héroïque » a connu beaucoup d'excellentes interprétations. La première version d'Otto Klemperer avec l'orchestre Philharmonia (en mono), formidable d'allant et de puissance (bien meilleure que celle en stéréo pour l'intégrale du même Klemperer), est un peu onéreuse pour notre petit jeu. Il en va de même pour la version Giulini - Los Angeles, dans une optique pleinement axée sur la beauté sonore. Heureusement, la version new-yorkaise de Bernstein, incontournable de sa première intégrale, nous permet de rester dans l'objectif.
Symphonie n° 4, George Szell, Cleveland Orchestra : 3,72 €
En ce qui concerne la quatrième symphonie, souvent négligée sinon bâclée dans les intégrales, une référence s'impose : George Szell qui, lui, du moins, ne manqua pas ce bijou dans le cadre de son intégrale avec l'orchestre de Cleveland (que vous trouverez encore moins chère d'occasion). Les curieux pourront toutefois aller chercher une vision plus germanique, dans la lignée de Furtwängler, avec le bel enregistrement de Franz Konwitschny (issu de son intégrale avec le Gewandhaus de Leipzig)
Symphonies n° 5 et n° 7, Carlos Kleiber, Wiener Philharmoniker : 3,49 €
Pour la cinquième, la légendaire version de Carlos Kleiber avec l'orchestre philharmonique de Vienne est indispensable à toute discothèque classique (malgré certains manques de précision traduisant l'impatience bien connue du chef). Couplée à la septième, elle nous aidera à tenir le budget. Pour ceux qui connaîtraient déjà et voudraient s'initier à une autre vision, celle de Fritz Reiner (Chicago Symphony Orchestra) est superbe musicalement et techniquement, et disponible pour quelques centimes de plus, également couplée à la septième.
Nous en sommes pour le moment à 27,93 € (port compris) pour les cinq premières symphonies, c'est à dire légèrement au-dessus du budget prévu (de quinze centimes pour être précis). La deuxième partie de cette intégrale low-cost idéale promet donc d'être intéressante. Elle sera publiée demain.
Accéder à la deuxième partie.
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