mardi 15 février 2011

Mahler : intégrale idéale sur Marketplace (2) : symphonies 5-7




Après le premier volet consacré aux symphonies n° 1 à 4, BPC continue sa recherche d'une intégrale malhérienne au meilleur rapport qualité-prix, avec les symphonies n° 5 à 7, les trois pages purement instrumentales qui constituent la charnière de son œuvre.


Symphonie n° 5 en ut dièse mineur
Premier enregistrement de Simon Rattle à la tête du Philharmonique de Berlin, à l'orée de sa tournée inaugurale, cette cinquième de Mahler s'impose comme une extraordinaire fête, profitant à la fois du souci du détail du chef anglais et de la richesse sonore de l'orchestre développée sous Abbado, dans la lignée des derniers enregistrements mahlériens du mandat de ce dernier (les 3e, 6e, 7e et 9e symphonies). Pour quelques centimes de plus, la version de Vaclav Neumann à la tête de l'orchestre du Gewandhaus de Leipzig (3,73 €) est une référence chérie des mélomanes depuis 45 ans. Enfin, Lorin Maazel avec les Wiener Philharmoniker (0,99 €) ne fait pas toujours dans la finesse, mais fait briller la phalange viennoise et, à ce prix, on aurait tort de s'en priver.


Symphonie n° 6 en la mineur
S'il n'avait été l'un des plus lents, Barbirolli aurait peut-être permis d'économiser quelques euros, mais sa lecture en aurait perdu l'essentiel de ses qualités. Car comme souvent grâce à Barbirolli (il faut entendre sa 5e en particulier) le détail et la dramaturgie se développent dans des tempi modérés mais sans perdre aucunement la tension nécessaire. Raison pour laquelle on préférera cet investissement avant de s'offrir des références plus économiques, enthousiasmantes mais aussi frustrantes, comme Bernard Haïtink avec Chicago (3,59 €), un peu neutre (et inférieur à son disque difficile à trouver avec Berlin), Leonard Bernstein dans sa première intégrale avec le New York Philharmonic (3,75 €), vaillant orchestre dont les limites s'entendent un peu trop, ou encore George Szell à Cleveland (4,87 €), enregistrement public passionnant de didactisme mais aussi glacial et qui ne se veut en tout cas guère « Tragique ». Pour dépasser Barbirolli, il faudra dépenser un peu plus et écouter les Berliner Philharmoniker, qui révélèrent cette partition à quelques années de distance sous la baguette de Karajan en 1977 (9,81 €), de Rattle en 1987 (12,95 €) pour son premier concert avec les Berlinois, et de Haïtink en 1989 (épuisé).


Symphonie n° 7 en mi mineur
Si l'on a pu dire que la symphonie la plus avant-gardiste de Mahler appartenait à Bernstein, c'est peut-être que la concurrence fut longtemps timide, mais son énergie démonstrative fait toujours merveille dans cet enregistrement de 1965, comme d'ailleurs dans celui de 1985 (sur sa deuxième intégrale). Dans son style plus hédoniste et généreux, Claudio Abbado fait mouche avec l'orchestre de Chicago (4,98 €), irrésistible (tout autant qu'avec Berlin en 2001, mais pour moins cher). Enfin, au-delà de nos considérations budgétaires, ne manquez pas la fresque moderniste de Giuseppe Sinopoli avec l'orchestre Philharmonia (10,61 € et de très beaux Kindertotenlieder en sus), et enfin la référence absolue établie (à mon avis) par Kirill Kondrachine dans un fabuleux concert de 1979 avec le Concertgebouw d'Amsterdam, pour environ 13 €.


Fin de cette deuxième partie, faisons les comptes : 22,20 € port compris pour ces trois symphonies, nous en sommes donc à 47,93 € pour les symphonies n° 1 à 7, avec encore trois symphonies, les lieder et les partitions marginales à traiter pour respecter notre budget de 100 €. Ce sera compliqué mais on peut y croire...