
Après les symphonies 1 à 4 et 5 à 7, intéressons-nous maintenant au reste du corpus symphonique de Gustav Mahler. Comme d'habitude, n'hésitez pas à piocher dans les références proposées : la page suivante vous réserve probablement certaines découvertes qui ne décevront pas les plus expérimentés des mahlériens...
Symphonie n° 8 en mi bémol majeur « des Mille »
- Simon Rattle
Christine Brewer, Soile Isokoski, Juliane Banse, Birgit Remmert, Jane Henschel, Jon Villars, David Wilson-Johnson, John Relyea
City of Birmingham Symphony Youth Chorus, Toronto Children's Chorus, London Symphony Chorus, City of Birmingham Symphony Chorus
City of Birmingham Symphony Orchestra (2004)
2,23 €

La plus monumentale des symphonies de Mahler est aussi la plus difficile à enregistrer, et l'on compte au disque plus d'échecs que de franches réussites. Bien que la version de Georg Solti avec Chicago (5,97 €)
caracole souvent en tête des comparatifs grâce à son plateau vocal de rêve et à sa qualité d'enregistrement, mais on peut trouver cela aussi plat musicalement que phénoménal de puissance. La version de Rattle, un live de 2004 avec « son » orchestre de Birmingham, est au contraire traversée d'un souci dramatique permanent, et vaut en particulier pour sa seconde partie qui n'a guère d'équivalents dans la discographie. Les superbes chœurs d'enfants achèvent de convaincre. Ces qualités expliquent que cet enregistrement soit autant en faveur auprès de la critique anglophone. Quant aux amoureux de belles voix, ils se détourneront aussi de Solti, lorsqu'ils auront entendu Giuseppe Sinopoli avec l'orchestre Philharmonia (2 CD, 12,95 €)
, couplée avec l'Adagio de la 10e. La phénoménale version Bernstein pour Columbia, avec le London Symphony Orchestra (2 CD)
, est quant à elle malheureusement à peu près épuisée.
Symphonie n° 9 en mi bémol majeur
Certes, si la version stéréo de Walter
ou celle de Barbirolli
, voire le live de Karajan
étaient disponibles à un prix abordable, peut-être l'une de ces deux versions aurait-elle été mon choix. Mais en l'absence de telles références, je ne vois aucune raison de conseiller un disque qui ne serait pas satisfaisant et cher, alors qu'une belle surprise aussi bon marché tend les bras ! En effet, la lecture d'Uwe Mund à la tête de l'orchestre de Kyoto, dans l'un des enregistrements effectués par le chef autrichien pour Arte Nova pendant son mandat de directeur musical entre 1998 et 2001, convaincra les plus sceptiques par ses exceptionnelles qualités de clarté et d'analyse, souci du chef et des preneurs de son, le résultat valant largement les interprétations de Gielen
ou de Zinman
, et même (si si !) de Boulez
(même si l'on n'attendra pas que Kyoto joue exactement sur les mêmes qualités que Chicago). Pour compléter cette quasi-référence (que seul le surprenant Jonathan Nott
pourrait peut-être concurrencer dans les années récentes), on se tournera bien sûr vers la légendaire version de Bruno Walter avec les Wiener Philharmoniker en 1939 (4,03 €)
, tandis que Daniel Barenboïm offre avec la Staatskapelle de Berlin (5,75 €)
une lecture comme toujours personnelle et qui ne peut laisser indifférent.
Symphonie n° 10 en fa dièse majeur

Avec les 23,82 € de ces quatre disques (port compris), nous en sommes donc à 71,75 € pour l'intégrale des symphonies (mais avec, au final, les deux états « inachevé » et « achevé » de la 10e, et deux versions de la « Titan »). Reste donc un peu moins de trente euros pour achever notre intégrale mahlérienne idéale, avec les lieder et quelques partitions méconnues. Ce sera compliqué pour demeurer à un tel niveau d'exigence musicale, mais pas impossible.