Mahler, symphonie n° 2 (Rattle, Berliner Philharmoniker)
Le nouvel enregistrement de la « Résurrection » par Rattle (2 CD, EMI) constitue l'une des nouveautés discographiques les plus attendues de la double « année Mahler » (2010-2011). Non encore sorti en France, où il sera disponible prochainement aux alentours de 19 €, vous pouvez d'ores et déjà vous le procurer sur Amazon.co.uk au prix de 7,99 £, soit 9,43 € (12 € en comptant les frais d'envoi).
La symphonie n° 2 de Mahler est un cheval de bataille pour Rattle, qui la dirigea alors qu'il était encore étudiant au début des années 1970, et en effectua un enregistrement marquant avec Arleen Auger et Janet Baker, en 1986, à la tête de l'orchestre de Birmingham. Les enregistrements de Rattle depuis le début de son mandat berlinois sont très discutés, mais comme la cinquième de Mahler qui l'avait inaugurée en 2002, et l'intégrale Brahms de 2009, il s'agit ici sans nul doute d'un enregistrement d'excellente qualité. J'étais présent à l'une des trois exécutions de la Résurrection, à la Philharmonie de Berlin, en octobre dernier, la veille du concert que reprend ce CD, et je peux donc attester que Rattle est sans nul doute l'un des chefs mahlériens les plus admirables de notre temps, parvenant à éclairer ses lectures par un souci du détail et une théâtralité sonore qui en fait l'héritier d'une tradition d'interprétation remontant à Bruno Walter et partagée, dans la discographie, par Barbirolli, Tennstedt, ou encore Sinopoli. Si, au disque, cette Résurrection n'atteint probablement pas la perfection de certaines lectures en studio (Klemperer, Mehta), il s'agit toutefois d'une interprétation sans réel équivalent et qui ne peut laisser insensible. Kate Royal et Magdalena Kozena ne peuvent certes rivaliser avec Auger et Baker, mais leur présence au disque sera plus acceptable qu'au concert, où le manque de puissance de la seconde en particulier fut très regrettable. En revanche, le Chœur de la radio de Berlin s'imposera, sans l'ombre d'un doute, comme l'un des plus phénoménaux de toute la discographie, tant il est splendide d'expressivité et de finesse comme à chacune de ses apparitions actuellement.